Essentiel #46 • Octobre 2025

ÉDITO

La période estivale est désormais derrière nous et l’actualité sociale comme politique reprend toute sa place. La signature par la CFDT de l’accord de Mobilité durable en est l’illustration, tout comme l’ouverture prochaine de la négociation salariale.
Dans ce numéro, nous faisons également le point sur le nouveau processus d’évaluation de la performance qui suscite des interrogations, ainsi que sur la recommandation
du BCAC de transférer votre Article 83 vers votre PER obligatoire. Faut-il suivre cette recommandation ? Nous vous apportons des éléments pour décider.
Enfin, à compter du 6 novembre, s’ouvrira la collecte du Bon de Financement Syndical, pour la première fois entièrement dématérialisée. Si vous souhaitez continuer à soutenir une CFDT proche de vous et pugnace dans la défense de vos intérêts, remettez-nous votre bon !
Christophe Vercoutère
Nouvelle approche de l’évaluation de la performance à partir de 2026

La Direction nous a récemment présenté un nouvel outil de suivi de la performance et en a profité pour revoir en profondeur le dispositif d’évaluation. Si l’ergonomie et la simplicité de l’outil constituent un vrai progrès, la CFDT est beaucoup plus réservée sur les critères d’évaluation qui président à son paramétrage.

Les points positifs
25 % de rémunération variable collective.
Ce pourcentage de la rémunération variable sera versé aux salariés de toutes les classifications en fonction d’une note attribuée par le Groupe à AXA France — extension du système déjà en vigueur pour les classes 7. Dans ce cadre, la PPEI des classes 4 disparaît. La CFDT salue cette dimension collective, mais demande la publication intégrale et transparente des critères utilisés par le Groupe pour noter AXA France. À défaut, ces 25 % risqueraient de devenir une simple variable d’ajustement budgétaire. La CFDT aurait souhaité que cette part collective s’ajoute à l’enveloppe actuelle afin de favoriser un partage plus équitable de la valeur.
Contrôle par le salarié des “feedbacks”.
Le salarié sera le seul à pouvoir solliciter des feedbacks auprès de son réseau professionnel et à décider de les partager — ou non — avec son manager.
Encouragement aux points réguliers.
L’outil incite à des « check-in » en cours d’année, à l’initiative du salarié ou du manager. Pour la CFDT, un point à mi-parcours est utile ; en revanche, la multiplication des échanges serait chronophage pour les managers et insécurisante pour les membres des équipes.

Les points négatifs
La CFDT ne valide pas la nouvelle grille d’évaluation intégrée à l’outil. Les paliers retenus affaiblissent l’individualisation et la finesse des appréciations :

Saut trop important entre “Excellent” et “Exceptionnel”.
Passer d’« Excellent » à « Exceptionnel » entraîne un écart de 15 points, sans niveau intermédiaire. En cas d’hésitation, vers quelle appréciation le manager basculera-t-il ?

Granularité insuffisante.
Les paliers de réussite progressent par tranches de 5 points entre « Réussi » et « Excellent ». Sauf stabilité parfaite, le salarié gagnera ou perdra au minimum 5 points.

Incitation implicite à la surperformance.
À 95 %, la grille qualifie la performance de « Besoin de développement », qui sous-entend une insuffisance, ce qui revient à ériger la surperformance en norme et donc à accroître les risques pour la santé au travail.

Effet couperet sous 85 %.
En-dessous de 85 %, l’évaluation chute directement à 50 %. Faire l’impasse sur des niveaux intermédiaires moins stigmatisants met en péril l’avenir professionnel des salariés concernés et renforce la pression qui pèse sur eux, avec de nouvelles répercussions possibles sur la santé au travail.
Les points d’inquiétudes
Transparence du taux d’atteinte.
L’entretien annuel porterait principalement sur l’appréciation de la performance, sans annonce du taux d’atteinte. Celui-ci ne serait communiqué que plus tard, dans la lettre de rémunération précédant le paiement.
Grille actuelle
Nouvelle grille


L’expertise d’accompagnement votée par le CSE permettra de suivre la mise en place de ce nouveau processus d’évaluation.
Néanmoins, les risques identifiés apparaissent d’ores et déjà manifestes.
Accord Mobilité durable : des avancées réelles, mais un dispositif encore perfectible

Ce que la CFDT visait dans l’avenant négocié
Augmenter les budgets pour les adhérents au dispositif.
Assouplir les règles, notamment pour l’accès aux prestations pour le fonctionnement du prestataire BetterWay.
Intégrer le cofinancement par l’employeur (dans la limite du budget annuel global) de l’abonnement annuel aux transports en commun.
Ce qui évolue positivement dans l’avenant signé par la CFDT
Le forfait annuel est relevé : de 500 € à 600 €.
Le minimum garanti rehaussé : de 180 € à 220 €.
Un versement semestriel : désormais effectué en début de semestre, ce qui est une amélioration par rapport aux versements trimestriels.
Un processus BetterWay amélioré : avec l’engagement
d’un fonctionnement plus fluide avec le prestataire.
Le point qui bloque
La prise en charge partielle de l’abonnement annuel aux transports en commun n’a pas été intégrée.
L’accord ne séduira donc que les utilisateurs inconditionnels du vélo ou de la trottinette, tandis que les autres continueront à privilégier la prise en charge de l’abonnement transport. On passe ainsi à côté d’une occasion de faire basculer massivement les salariés vers les mobilités douces.
Pourquoi la CFDT signe (malgré tout)
Malgré cette lacune, la CFDT a choisi de signer l’accord afin de ne pas freiner une dynamique positive pour la santé, l’environnement et, plus largement, conforme aux évolutions de société. Les progrès obtenus sont concrets ; le combat pour une prise en charge des abonnements se poursuit.
Un pas important est franchi (budgets rehaussés, versements simplifiés, process amélioré), mais l’accord n’atteint pas pleinement son objectif sans la participation aux abonnements annuels de transport. La CFDT reste mobilisée pour parfaire ce dispositif.
Faut-il transférer votre Article 83 vers votre PER Obligatoire ?

Vous avez récemment reçu un courriel du BCAC vous invitant à transférer, votre Article 83 (fonds de pension) vers le PER Obligatoire (PERO). À la demande de vos élus CFDT, la Direction est interpellée pour fournir une communication pédagogique détaillant clairement les conséquences de ce transfert, qui n’est pas obligatoire.
Rappel : à quoi servent l’Article 83 et le PERO ?
L’Article 83 et le PERO sont des régimes collectifs obligatoires de retraite supplémentaire à cotisations définies, mis en place le 1er janvier 2000, et venant compléter les régimes par répartition (Sécurité sociale et Agirc-Arrco).Ils sont ouverts aux salariés d’AXA ayant 1 an d’ancienneté, avec un taux de cotisation global de 1 % réparti ainsi :
0,75 % du salaire brut total à la charge de l’employeur ;
0,30 % sur la tranche 2 (entre 1 et 4 PASS) à la charge du salarié.
Depuis la loi PACTE (1er octobre 2020), l’Article 83 est fermé aux nouvelles cotisations obligatoires : votre épargne y reste toutefois investie.
Un compte PERO a été ouvert en parallèle pour accueillir les cotisations
à partir de 2025.
Point de vigilance : des impacts possibles sur votre épargne
Attention, le transfert que propose la BCAC n’est que facultatif, et il peut avoir des conséquences potentielles sur le montant de votre épargne (montant de l’épargne en rente viagère différée ou investie sur le fonds €, taux technique et table de mortalité). Afin de vous accompagner dans votre choix et de vous informer sur la pertinence d’opérer ou non le transfert, la CFDT
a demandé à la Direction qu’une communication détaillée
et pédagogique soit adressée à tous les salariés.
Ce que recommande la CFDT
Dans l’attente d’une information claire et détaillée de la Direction, la CFDT recommande de ne pas transférer votre épargne. Nous pouvons néanmoins déjà vous apporter certaines précisions :
Public concerné : seuls les salariés relevant de la convention collective de l’assurance (et donc du fonds de pension professionnel) sont concernés.
Période de cotisation sensible : les salariés ayant cotisé à l’Article 83 jusqu’au 31/12/2013 seraient défavorisés par un transfert.
Perte du taux technique : le transfert ferait perdre le taux technique acquis dans l’Article 83 (taux de valorisation minimum garanti servant à estimer l’évolution de la pension au démarrage).
Deux comptes si pas de transfert : Si vous conservez les deux supports, cela implique de garder 2 comptes : 1 compte Article 83 fermé au 31 décembre 2024 et un compte PER Obligatoire pour les cotisations obligatoires à partir de 2025. Le transfert vers le PERO n’est pas automatique ni impératif. Il peut réduire certains avantages acquis (notamment le taux technique) —
en particulier pour les salariés ayant cotisé à l’Article 83 avant 2014. Attendez les précisions officielles : la CFDT demeure mobilisée pour une information complète et transparente afin que chacun décide en connaissance de cause.
Jours de pont 2026
Vendredi 2 janvier 2026
Vendredi 15 mai 2026
Lundi 13 juillet 2026
Jeudi 24 décembre 2026

CAMPAGNE 2025 – Bon de financement syndical
Du 6 novembre au 5 décembre 2025
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